Instant merveille

La vue qui s’offre à moi là, devant mes yeux, est juste sublime de lumière et beauté naturelle.

Il est seize heures.

Le ciel est sombre, presque noir. De la vapeur s’échappe de la forêt, douces volutes faisant naître un tapis de brume blanchâtre venant caresser ce bleu noirâtre, ténébreux.

Les nuages ont entendu la plainte des hommes, leurs cris, leurs colères, leurs sanglots. Ils se sont nourris de ce désespoir, cette grisaille ambiance, ces souffrances. Ils s’en sont gorgés au maximum et sont ainsi passé d’un blanc soyeux immaculé à une noirceur ténébreuse.

Oui le ciel est sombre quand soudain je vois les herbes des prairies et les feuillus prendre la couleur d’un vert lumineux, intense. Ce vert que j’apprécie particulièrement quand renaît le printemps. Un vert doux, frais éclatant de renouveau.

Bien que l’on soit en septembre, je ressens le même bonheur que début avril.

Notre ami le soleil a percé les nuages houleux et ses rayons m’offrent ce spectacle que j’aime tant entre ombre et lumière, tendresse et colère.

Je ressens comme à chaque fois que la nature me comble, un océan de bien-être. Je me sens comme un nomade dans le désert qui aperçoit l’oasis au loin et qui se demande si c’est un rêve ou une réalité.

Je sais que je vois là une évidence bien réelle. Je n’en perds pas une miette. Le spectacle magique va bientôt toucher à sa fin. Pour aujourd’hui les nuages vont gagner et repousser derrière eux le soleil. Ils vont à leur tour nous renvoyer toute la misère humaine dans des pluies diluviennes qui pour certaines seront encore plus dévastatrices.

Il faudra malheureusement une de ces catastrophes que nous appelons naturelles pour voir la population s’entraider alors que cela devrait tellement être naturel !

Oui je profite de ce spectacle tout en ombre et lumière. Je regarde, surveille et scrute le ciel à la recherche…de l’arc-en-ciel.

Celui-là même qui fait que je pense à vous, à toi de l’autre côté…

Isabelle Vouriot

18 septembre 2013 - © texte protégé