Captive

Captive

 

La nausée qui me saisit me fit ouvrir les yeux avant de vomir à même le plancher. Où étais-je et que s’était-il passé ? Ma tête était lourde impossible à relever sans me mettre à tourner. J’avais en horreur cette odeur de vomissure. J’avais l’impression qu’elle s’infiltrait dans les moindres recoins de ma peau. Une noyade !

J’essayais péniblement de prendre appuis sur mes coudes pour me relever. Un cri de douleur m’échappa. J’avais l’impression d’être un pantin désarticulé.

Avec peine, je tournais les yeux dans tous les sens afin d’avoir une petite idée de l’endroit où je me trouvais. Rien ! Le noir ! Le grand noir ! Celui-là même qui vous oppresse et vous mets mal à l’aise, présentant un danger qui ne manque pas d’arriver.

J’avais l’impression d’être dans la piaule d’une prison d’un temps passé où le confort n’existait pas. Il n’y avait aucune couche. Rien que le sol dur et froid et ce noir qui n’en finissait pas.

Je rassemblais avec force mes souvenirs espérant entrevoir un petit rayon de lumière comme un espoir si faible, si minime soit-il. Rien ! Pas plus de lumière que d’espoir.

Ma tête me lance. La nausée me reprend. Je plie mes jambes. Elles me semblent intactes bien que douloureuses. Je n’en dirais pas autant de ma main qui me fait atrocement souffrir. Je la regarde. Je reste sans voix malgré la peur et l’horreur qui me saisit.

 Mon Dieu que s’est-il passé ? Dites-moi ? Eclairez-moi ?

Mon annulaire gauche est sectionné. Un vide à l’endroit où se trouvait mon alliance.

Mon estomac se retourne encore contre moi.

Je ne comprends rien !

J’entends des voix au loin, je tends l’oreille. Plus les pas se rapprochent et plus je tremble. Je sens que pour moi rien n’est fini. Que vont-ils me prendre encore ?

Soudain je prête attention à mon corps. Je n’ai pas l’impression d’avoir été violée. Aucune douleur de ce côté-là…

Les voix plus proches encore… Aucun endroit pour me cacher. J’aimerai tant pleurer. Je n’en ai même plus la force.

Les pas se rapprochent.

Le bruit de la serrure se fait entendre.

Mon Dieu protégez-moi.

La porte s’ouvre. La lumière intense que j’espérais tant me fait refermer les yeux. Et de nouveau le noir et la peur qui s’infiltre au plus profond de moi…

« Je l’ai trouvée. Elle est là ! Elle est mal en point ! Appeler vite une équipe médicale et prévenez son mari qu’elle est vivante. Madame ? Madame vous m’entendez ? Serrez moi la main, ouvrez les yeux si vous m’entendez. Madame c’est l’équipe d’intervention contre le grand banditisme. Vous avez été enlevé il y a maintenant trois semaines. »

J’ouvre enfin les yeux. Je regarde ces hommes cagoulés qui ne me veulent que du bien et enfin j’éclate en sanglots…libre.

 

Isabelle Vouriot

10 juillet 2013 – tous droits réservés

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