Amnésie

Un flash et puis rien.

Rien d’autre que le noir, le silence…et puis le vide.

Un vide immense, énorme de ne pas savoir, de ne plus savoir, de ne pas comprendre où je suis, ce que je suis et qui suis-je. Mon cerveau me fait défaut et joue les amnésiques. J’ai beau cogner à sa porte, rien ne s’ouvre.

Je me sens perdue, comme étrangère dans je ne sais dans quel monde. Tout me semble sombre et froid et silencieux. J’ai l’impression d’être dans un monde de silence et cela me fait peur.

Pourtant quand cette main me tient et caresse doucement la mienne, c’est une grande bouffée de tendresse, d’amour que je ressens. Une caresse qui fait revivre mon cœur presque mort. Une caresse qui me réveille doucement avant de nouveau sombrer dans l’amnésie. Une caresse qui va jusqu’à me manquer quand je ne la ressens plus.

 J’aime cette main qui doucement frôle ce qui semble être mon visage. J’en perçois la chaleur. J’aimerais pouvoir à mon tour la caresser voire l’embrasser. Je fais un effort surhumain pour y arriver mais toujours rien qui ne se produit.

Oh je t’en prie, je ne sais pas qui tu es mais laisse ta main encore un peu.  Laisse-la se promener sur mon visage, mon bras, ma main, mes jambes. Laisse-la prendre soin de moi encore un peu. J’ai l’espoir qu’elle sera suffisamment douce et chaleureuse pour réveiller en moi ce qui ne peut-être qu’endormie. Je suis bien endormie dis-moi ?

Pourquoi personne ne me répond ?

Personne non, juste cette main qui permet à mon cœur de se sentir encore vivante, à mon âme d’espérer plus que cette simple caresse, à mon sang de battre fort en moi au point que j’ai l’impression d’exploser.

Pourtant rien ne se passe. Alors j’ai peur. Peur que cette main ne m’abandonne parce qu’à ce moment il ne me restera vraiment plus rien pour espérer sortir de cette amnésie.

J’ai toujours aimé les caresses et en ce moment encore plus que jamais.

Je t’en prie, pose encore sur moi ces douces mains.

 Réveille-moi…

Isabelle Vouriot © texte protégé

17 novembre 2014