Créer un site internet

Son parcours

Bientôt elle se dit, elle se rassure, elle chaussera ses baskets et pour aller se balader dans la forêt ou les chemins de campagne.

Elle retrouvera ses marques, ses parcours préférés. De nouveau elle inspirera les senteurs de la mousse, du chèvrefeuille quand la fraîcheur du soir commence à faire frissonner sa peau.

Elle s’arrêtera près de la fontaine pour écouter le bruit de l’eau en résonance avec le chant des oiseaux. Sur ce banc elle posera ses fesses, fermera les yeux pour se fondre dans cette nature et puiser un peu de cette force naturelle.

Elle se régale déjà rien que d’y penser. Un véritable parcours de santé pour elle, un peu comme une renaissance interne. Et tout en marchant elle se rappellera tous ces bons moments que la vie lui a donnés, les fou-rires, les joies d’un métier, le partage avec ses amis.

Oh oui elle le revoit tout ce parcours jusqu’à ce fameux jour ou le diagnostic est tombé.

Elle marchera toujours dans sa tête… jusqu’au bout, jusqu’à la dernière respiration qui la prendra ou la perdra.

Pour l’heure ses jambes la portent encore, doucement, en équilibre instable. Ses bras sont comme des poupées de chiffons et Ses mains de plus en plus paresseuses.

Boire devient même parcours du combattant, à moins de lui approcher le verre avec une paille.

Tout devient difficile, de plus en plus et le sera toujours de plus en plus. Elle résiste mais elle connait l’inéluctable, comme pour nous tous.

Alors qu’elle ne peut même plus saisir le téléphone, juste l’entendre sonner et maudire cette maladie qui grignote chaque jour son autonomie, augmentant sa dépendance, elle ne rêve que de remettre ses baskets. Elle les chausse, pour la kiné, comme pour mieux y croire et rêver encore. Elle s’évade vers cette forêt à laquelle elle tient beaucoup et dont les parfums lui reviennent parfois le soir quant au gré d’une fenêtre ouverte, le vent lui apporte ces senteurs doucement fleuries.

Elle respire la vie à nouveau…

Elle est la vie… mais pour combien de temps encore ?

 

 

Isabelle Vouriot

18 août 2014 - © texte protégé

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire