Mon épaule

Accepte cette épaule que je t’offre en réconfort. Elle est gratuite, sans aucun jugement. Elle ne dit mot de ce que que tu pourrais lui confier. Juste entre elle et toi. Moi je ne suis que le support dont elle a besoin pour te tenir compagnie si le cœur t’en dit. Alors n’hésite pas à lui confier tes larmes. Elle s’en fiche que tu sois homme ou femme. Dans la vie il y a un moment où il faut accepter la faiblesse qui peut nous surprendre à force de vouloir être, paraître toujours le plus fort.

Mais tu sais comment je l’aime le plus cette épaule ? Quand assis sur un banc devant un paysage à couper le souffle, sans mot dire, tu viens poser ta tête sur mon épaule, simplement pour apprécier encore plus le spectacle qui se passe devant nos yeux dans un moment de tendresse échangée sans aucune autre pensée que celle-là. Oh je sais il y aura toujours quelqu’un de médisant qui passant par-là se fera de fausses idées et s’empressera d’aller raconter à tout vent ce qu’il a vu… mais qu’importe puisque la confiance est au cœur de nos vies. Ce que nous regardons à ce moment-là est emplie de bonheur échangé dans le plus parfais des silences. Il pénètre jusqu’à la moindre petite cellule de notre corps et chaque cellule mémorise ce bien-être qui nous habite alors. Et si parfois un jour je suis triste, j’irai seule contempler ce paysage, je m’assiérai sur ce banc, je regarderai bien devant moi et je poserai à mon tour, en pensée, mon épaule sur la tienne. Et mes cellules se souviendront de ce partage que nous avons eu. S’estompera alors peu à peu la tristesse comme si le vent balayait le noir pour m’apporter du rose, de l’espoir, l’amitié, l’amour…

Ce n’est pas grand-chose une épaule, c’est juste une articulation mais si chacun pouvait prêter un peu de cette épaule à ses amis, peut-être le monde serait-il parfois moins lourd à porter. Il est tellement plus facile de porter à deux que seul. Je sais que parfois c’est difficile car c’est se  mettre à nu en montrant ce que l’on a au fond de soi de crainte, de peur, de joie, de bonheur…

Et entre amis il ne devrait pas y avoir ces barrières.

Seulement la vie me prouve que ce n’est pas encore gagné…

J’espère qu’un jour vous trouverez une épaule pour vous aider…

Que je trouverai à mon tour une épaule qui veut bien de moi…

En attendant je suis là…

 

Isabelle Vouriot

15 avril 2014 - © texte protégé

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