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Migraine je te déteste

Tu es pour l’instant la plus forte, je le sens à cet œil gauche qui me brûle et qui cogne, ce crâne prêt à exploser, ces paresthésies au niveau de la joue fort désagréables ainsi que cette névralgie dentaire.

Ai-je mérité ça encore une fois ?

Pourquoi reviens-tu ainsi à la charge ?

Je sais que j’aurai au final raison de toi alors profite et pulse dans toute ma face gauche…

Je ne veux plus te sentir. Je me mets à sourire doucement, me concentrant sur toute ma face droite. Je te force ainsi à me regarder et je balance à mon cerveau des images. Une partie de cinéma géante se joue devant mes yeux. Une partie de l’écran est encore dans le brouillard. Qu’importe, j’avance sur le chemin que je matérialise. Le brouillard se distend doucement avant de se transformer en pluie fine. Les feuilles des arbres profitent de cette baignade tempérée. Les feuilles se trémoussent et verdissent, se sentant prise en faute d’apprécier ainsi douce humidité. Elles s’ébrouent. Les fines gouttelettes s’éparpillent. Je les vois, je les ressens devant mes yeux fermés. Je les ressens sur mon visage, glissant le long de mes joues pour m’apaisée.

Je poursuis mon chemin dans la nuit sombre de mes paupières baissées. Derrière ce rideau, je force la lumière à m’apparaitre. Elle se fait encore discrète, timide. Je veux entendre les oiseaux de cette forêt imaginaire. J’entends un frémissement, un bruissement d’ailes à peine perceptible. Je me concentre sur ce bruit délicat, presqu’une berceuse. Alors je l’aperçois la libellule bleue, verte ou violette. Je ne la vois pas bien derrière cette brume cotonneuse. J’inspire profondément la vie qui s’offre devant moi sur cette route. Je me sens presque légère, un poids, une charge est en train de m’échapper. Mon corps se vide de tous les tracas inutiles pour se remplir de tous les bienfaits de cette nature merveilleuse. Ce n’est que simple justice contre toi qui me tiraille ainsi régulièrement.

Ainsi allégée, j’avance le sourire aux lèvres guidée par les seuls murmures du vent, de l’eau d’un torrent invisible. Les libellules me montrent le chemin en battant leurs ailes dans une symphonie lumineuse et rayonnante.

Je suis en harmonie complète. Cependant tu es toujours là. Tu ne cèdes aucun pas. Tu ne recules devant rien. Je ne m’occupe pas de toi. Je me concentre sur ce que je vois, ce que je devine là devant. J’adosse mon dos à cet arbre majestueux qui me tend les bras. Je me colle à lui. Je m’offre à lui comme il s’offre à moi et dans cette union, je puise en lui les forces nécessaires pour te combattre. Je prends le temps d’apprécier cet échange que peux savent faire. Si simple et si bénéfique. Je caresse l’arbre pour le remercier. Je poursuis ce chemin de petits cailloux, de plus en plus légère. La lumière quant à elle se fait plus intense, plus brillante, plus puissante. Elle sera mon arme définitive pour guérir de toi et t’envoyer dans les sombres cachots pour un temps que je ne sais définir.

J’ouvre enfin mes yeux et je contemple cette lumière magique et subtile. Forte et douce. Brûlante. Apaisante.

Elle t’absorbe enfin et je te sens peu à peu, perdre du terrain et  te retirer de moi.

Je suis si bien sur cette route que je prends mon temps. Le combat que je t’offre est digne de toi.

Je te dois bien ça !

Tu sais maintenant à qui tu as affaire alors ne reviens pas trop vite.

Mon combat contre toi n’en sera que plus fort….

 

Isabelle Vouriot

17 septembre 2013 - © texte protégé

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