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Il faut que je vous raconte...

Pour une fois je vais partager avec vous un instant d’un temps de ma vie.

Ce soir il était prévu que j’aille à la messe à Neufmaison, un tout petit village très campagne ancienne au-dessus de Raon l’Etape. La messe était pour Mary-Jeanne, ma belle-mère décédée récemment.

Il faisait particulièrement froid ce soir. Accompagnée de mon mari, nous avons garé la voiture en haut du cimetière. Un petit recueillement sur la tombe avant la cérémonie. La nuit était notre compagne pour ce soir.

Je grelottais d’avance à l’idée de rentrer dans l’église. Je ne souhaitais qu’une seule chose : que l’église soit chauffée.

A peine entrée à l’intérieur, un villageois me dit que la messe aura lieu dans la sacristie. J’apprendrai plus tard qu’un tuyau du chauffage au fuel a percé… Effectivement il faisait froid, très froid.

Nous voici donc dans la sacristie. Quelques bancs, un autel improvisé et un radiateur chauffant pour la petite pièce.

Nous prenons place devant au côté de mon beau-père arrivé avant nous. Pour l’instant peu de monde. Et je dis bien peu de monde.

Difficile de reconnaitre le curé du village au milieu de tous ces habitants qui se ressemblent. Evidemment quand il prend place derrière l’autel, installe sa bible, ses hosties, le calice pour le vin, je n’ai plus aucun doute. Il revêt son aube au milieu des fidèles qui arrivent doucement. Puis son étole. Le devant rouge est tricoté à la main. Je ne peux m’empêcher de penser que si le Vatican est très riche, les petites provinces ne profitent pas des largesses de cet état.

Je réchauffe mes mains en les mettant dans mes gants et je vois les villageois enfin arrivés de plus en plus… Mon mari se lève pour laisser sa place à une femme. Les gens s’agglutinent. Je ne peux m’empêcher de sourire intérieurement en voyant cinq personnes coincées dans un coin de la pièce. Ça n’en finit plus d’arriver. Certains se mettent à côté du prêtre devant l’autel, d’autres justes en face. Je n’ai jamais été aussi proche de l’autel pendant une cérémonie religieuse. D’ouailles nous voici transformés en sardines. L’être humain dégageant de la chaleur, je ne ressens plus le froid.

La cérémonie commence enfin. Pendant tout ce temps de préparation, les gens ont échangés entre eux, parfois à voix très haute. Le prêtre lui est resté concentré sur ses préparatifs. Il a enfin pris la parole et peu à peu le silence pour le recueillement s’est installé.

La cérémonie a commencé avec les deux bougies de l’Avent qui ont été allumées. Le curé a ensuite pris la parole et au bout d’un instant à parler de la mort de cet immense homme qu’était Nelson Mandela en évoquant son parcours. Il a ensuite allumé pour lui une autre bougie blanche, symbole de paix et du pardon auquel tenait particulièrement Madiba. Nous avons ensuite entonné un chant qui m’a beaucoup touché, pour sa musique et ses paroles. J’ai envie là à cet instant de les partager avec vous :

La paix, elle aura ton visage,

La paix, elle aura tous les âges.

La paix sera toi, sera moi, sera nous,

Et la paix sera chacun de nous.

 

Comment ne pas être touché par de telles paroles en ces périodes troubles et difficiles pour la plupart d’entre nous.

Certains villageois ont ensuite pris la parole pour les textes et la messe a suivi le rythme habituel des dimanches. Un peu de crainte au moment de la communion. Mais finalement le prêtre a préféré se déplacer et nous d’aller à son devant.

Mais surtout ce que j’ai retenu, c’est la ferveur des chants. Chacun y allait de bon cœur, moi également. Presque cinquante personnes dans une toute petite pièce qui chantent à l’unisson, forcément ça s’entend. Mais au-delà de cet aspect-là, on ressentait la ferveur, l’amour de ce temps de partage entre tous. La chaleur qui s’amplifiait. Les temps de prière étaient temps de prières et non temps d’écoute. Chacun récitant à voix haute le Notre-père, la profession de foi avec beaucoup d’amour, de bienveillance, d’inspiration.

Nous nous sommes ensuite rendues à la grotte, située dans l’église près de l’entrée. Les personnes les plus âgées ont alors entonné un Salve Regina en latin. Là impossible pour moi de chanter. Je me suis laissée bercer par la musique tout en appréciant cette grotte, cette Sainte-Vierge magnifique.

La cérémonie s’est ensuite terminée par un dernier chant.

Inutile de vous dire que sitôt finie, les villageois se sont empressés de reprendre le chemin de la sortie pour aller retrouver la chaleur de leur foyer.

J’ai déjà du vous raconter que j’avais toujours sur moi mon appareil photo. Alors une fois tout le monde sorti, je l’ai pris pour photographier cette grotte qui m’apaisait. Il faut dire que j’aime beaucoup la Vierge Marie. Confidence de vous à moi.

Il fallait que je vous raconte.

Voilà chose faite. A vous de prendre ces mots comme ils vous convient.

Je vous souhaite une belle journée ou une belle soirée, selon le moment où vous lirez ces quelques mots…

Prenez bien soin de vous…

Je vous embrasse avec mon cœur rempli d’amour et d’amitié.

 

Isabelle Vouriot

7 décembre 2013 - © texte protégé

 

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